Depuis maintenant 6 ans, durant le mois de septembre, mes amis du cégep et moi nous réunissons dans un chalet à Saint-Raymond pour entretenir notre belle et grande amitié. Chaque année, le Montagnard nous accueille sous ses plus beaux attributs : place au feu, lits douillets, grande table pour y déposer nos « red cups» et un lac immensément grand pour y patauger lors des chaudes journées d’été. Assez calme pour y relaxer, assez creux pour ne pas déranger le voisinage. Un weekend sans réseau cellulaire où les uns s’intéressent aux autres.
C’est l’occasion pour nous de s’asseoir ensemble et de partager un bon repas. Cette année, je m’étais donné comme mission de cuisiner pour tout le groupe. Mon mandat : nourrir 11 affamés le temps d’un weekend.
J’ai eu envie alors de partager avec mon groupe d’ami(e)s l’amour que je porte pour le gril. Je désirais cuisiner l’entièreté de mon menu sur le BBQ comme nous le faisons tous les jours au travail. Je voulais partager ma passion, mon travail, mon mode de vie avec ceux que j’aime.
J’avais aussi envie de cuisiner quelque chose que je n’avais encore jamais fait par moi-même sur un BBQ. Au diable les hot-dogs, impressionnons la galerie !
Une semaine avant le départ vers le chalet, j’ai décidé de réaliser des burgers de porc effiloché. Au diable le végétarisme pour ce weekend ! Je veux faire plaisir aux carnivores dans la place ; je veux donner tout un show ! Je cuisinerais alors une épaule de porc.
All-in je me lance !
Première étape : Se procurer une épaule de porc et cuire la bête la veille de notre départ vers le chalet. J’ai peut-être assisté Max et JP des centaines de fois dans des démonstrations culinaires, mais je vous assure que lorsqu’Oli Brière, boucher et propriétaire de la Boucherie Auclair de Sainte-Julie, a déposé la colossale pièce de viande dans mes bras, je me suis sentie très petite.
Laissée à moi-même, j’ai suivi les bons conseils de mes collègues de travail pour les étapes à venir. Je regarde l’heure, 10h14, c’est l’heure de préparer la bête et de déposer celle-ci dans mon Campchef aux granules pour les heures à venir.
Préparer l’injection
Dans un grand bol, j’ai d’abord infusé les épices Kansas dans de l’eau très chaude. Je vous suggère de brasser le mélange de 1 à 2 minutes. Une fois le mélange refroidi, j’ai ajouté à cela du 7up et du jus d’ananas. Au diable les quantités, si vous êtes vous aussi laissé à vous-même pour cuire une épaule de porc, faites-vous confiance ! Une fois le mélange prêt, j’ai ensuite préparé ma seringue à injection.
Pour ce faire, j’ai suivi la technique de notre BBQ Master JP Lavoie : « injectez votre viande avec la mixture, en piquant bien au centre de la viande. On injecte à chaque pouce carré de la viande, de façon à ce que l’ensemble de la viande soit saturée en saveur et en jus ». En gros, visualisez un quadrillé sur votre épaule de porc et piquez à chaque pouce carré.
Done.
Préparer la marinade sèche
Tel un Salt Bae de moi-même, j’ai ensuite saupoudré ma pièce de viande de 3 rub différents pour obtenir un maximum de saveur. Il faut dire qu’il s’agit de rub que j’affectionne tout particulièrement. À essayer à la maison!
- 1/3 Butcher BBQ Honey Rub
- 1/3 de la marinade sèche Kansas BBQ Québec
- 1/3 Blues Hog Rub (marinade sèche)
Couvrir l’entièreté de votre pièce de viande du mélange d’épices. Ensuite, déposer celle-ci dans votre fumoir à 250 degrés Fahrenheit.
Cuisson de la bête
Il faut ensuite que la viande atteigne une température interne de 165 degrés Fahrenheit. Après avoir atteint cette température, enveloppez le morceau de viande dans du papier d’aluminium, puis remettre l’épaule de porc dans le barbecue. Du même coup, j’ai monté la température du BBQ à 350 degrés F pour accélérer un peu la cuisson.
L’ultime étape : atteindre 203 degrés Farenheit pour pouvoir ensuite effilocher la viande.
Je vous conseille de vous procurer un thermomètre Bluetooth à deux sondes si vous êtes un(e) insécure du BBQ et que vous ouvrez le couvercle de celui-ci aux 7 minutes. «If you‘re looking, you’re not cooking !! ». Cet appareil m’a permis de suivre la température interne de ma viande dans le confort de mon bureau.
Bon. Jusqu’ici je ne vous ai pas parlé de temps de cuisson puisqu’étant débutante, j’ai rencontré quelques difficultés en cours de route mais rien de bien grave. Ma viande a atteint un plateau à 144 degrés Farenheit pendant 1h30. J’ai dû monter la température de mon BBQ pour ne pas passer la nuit au magasin et j’ai glissé ma pièce de viande dans le papier d’aluminium un peu plus tôt.
En tout et partout, j’ai cuis ma pièce de viande pendant à peu près 8 heures. C’était plus de temps que je ne l’imaginais au départ, mais le résultat en valait la peine. Croyez-moi.
Wolverine.
Après plusieurs heures et après tous les bons et précieux conseils de mes collègues, mon épaule de porc a finalement atteint finalement 203 degrés Farenheit de température interne. J’ouvre le BBQ et je sors la bête. Avec moi, deux vendeurs de chez BBQ Québec.
Leurs yeux et leurs exclamations m’ont alors rassuré d’un coup. La pièce de viande semblait par-fai-te-ment réussie. J’ai ensuite commencé à effilocher la viande avec l’effilocheur de BBQ Québec. C’était comme jouer dans du beurre. Nous étions trois jeunes gamins devant une œuvre de Michel-Ange. Le goût y était, le gras avait bien fondu et le smoke ring était incroyable.
L’ingrédient secret : le jus d’ananas. Je vous jure qu’on goutait l’ananas qui figurait dans l’injection de départ! C’était DIVIN !
Pour la finale, j’ai ajouté deux sauces au porc effiloché :
- Blues Hog Tennessee red
- Blues Hog Champion’s Blend
Le jour J
Il va s’en dire que le Montagnard n’a pas tout d’un rêve de princesse. Le Montagnard cache sur son patio un BBQ de piètre qualité avec des grilles bien rouillées. Néanmoins, j’ai fait ce qu’il faut pour bien réchauffer mon porc effiloché lors du souper du vendredi et j’y ai ajouté un peu de sauce citron sucré pour bien agrémenter le tout.
Que d’éloges pour la bête ! C’était délicieux !!! Nous avons mangé du porc les deux jours suivants soit du déjeuner au souper. J’étais vraiment, mais vraiment fière de moi ! Je n’aurais pas été gênée de présenter ce plat à mes deux boss !
Je comprends aujourd’hui que l’univers du BBQ est une histoire qui comporte des essais et des erreurs. Faites-vous confiance et osez cuire autre chose que des hot-dogs. La vie est trop courte pour se contenter que de simples brochettes de poulet sec. Parole de carnivore !
Un remerciement tout spécial à Jean-François.
À l’an prochain Montagnard,